De nombreux écrivains puisent leur inspiration dans ce qu’ils ont connu de près. C’est le cas, parmi tant d’autres, de Mohammed Aïssaoui en cette rentrée littéraire 2020. Mohammed Aïssaoui naît et grandit en Algérie. À l’âge de « neuf ans et demi », il quitte son pays natal pour la France afin d’y rejoindre son père, accompagné de sa mère et ses sœurs. Il parle de cette expérience singulière comme d’un « choc » ayant « [fait] sauter [ses] plus beaux souvenirs : ceux de l’enfance insouciante »[1]. Il s’inspire surtout de ce vécu pour construire la psyché du personnage principal des Funambules, texte paru dans la collection « Blanche » des éditions Gallimard. Le romancier s’intéresse particulièrement céans au quotidien difficile des personnes ayant peu de revenus, des … Continuer la lecture de « Les Funambules de Mohammed Aïssaoui, un équilibre difficile sur le fil ténu de la vie »
Blanche
La collection « Blanche » de la maison d’édition Gallimard est créée en mai 1911 sous l’impulsion d’André Gide (1869-1951) et Gaston Gallimard (1881-1975). Cette collection littéraire tire son nom original de la couleur de ses premiers brochés.
La maquette de couverture de couleur crème de la collection éditoriale est conçue au moment de la parution de ses trois premiers volumes par l’éditeur-imprimeur belge Edward Verbeke (1881-1954). Les ouvrages de cette collection sont ainsi reconnaissables par leur papier mat de couleur crème et leur cadre à filet noir et double filet rouge. Le nom de l’auteur et le titre du livre sont mentionnés au moyen de la police d’écriture pourvue d’empattements Didot. Le monogramme NRf (pour « Nouvelle Revue française ») utilise la même police en italique. Le nom de la maison d’édition « Gallimard » est indiqué ci-après.
La collection « Blanche » regroupe des œuvres de littérature et des critiques littéraires d’expression française. Sa première publication est L’Otage de Paul Claudel, un ouvrage paru le 26 mai 1911.
On retrouve au sein de la collection « Blanche » d’illustres écrivains dits « classiques » dont Marcel Proust, Albert Camus, Joseph Kessel, Marguerite Yourcenar, Antoine de Saint-Exupéry et Marguerite Duras ; et de nombreux écrivains dits contemporains dont François Cheng, Andrée Chedid, J.M.G Le Clézio, Annie Ernaux, Boualem Sansal, Patrick Modiano et Marie NDiaye. Aujourd’hui, la collection représente près de sept mille titres édités répartis en près de deux mille auteurs différents.
L’Anomalie d’Hervé Le Tellier, ou l’existence de l’univers remise en question
Membre de l’Oulipo depuis 1992 et président de cet atelier littéraire depuis 2019, Hervé Le Tellier est un fervent défenseur des littératures dites « à contraintes ». Il en fait son art de prédilection, et nombreux de ses ouvrages publiés sont le résultat de ses expérimentations – c’est le cas, par exemple, de Joconde jusqu’à cent (Le Castor astral, 1998), La Chapelle Sextine (L’Estuaire, 2005) et Les amnésiques n’ont rien vécu d’inoubliable (Le Castor astral, 2008). Avec L’Anomalie, paru à l’occasion de la rentrée littéraire 2020 aux éditions Gallimard, Hervé Le Tellier offre une œuvre qui s’auto-référence de manière réflexive, une sorte de méta-œuvre. Son roman se décrit en effet lui-même : son titre, son épigraphe, ses observations, annoncent déjà une certaine étrangeté qui, on le … Continuer la lecture de « L’Anomalie d’Hervé Le Tellier, ou l’existence de l’univers remise en question »
Les Roses fauves de Carole Martinez, la métamorphose florale d’une femme
S’inspirant d’une coutume andalouse dont lui fait part une de ses lectrices, Carole Martinez compose au cœur de son quatrième roman une multitude de récits dans lesquels il est à la fois question de filiation, d’amours contrariées et de destinées écourtées. Les Roses fauves, paru en cette rentrée littéraire 2020 au sein de la collection « Blanche » des éditions Gallimard, lui permet ainsi de poursuivre son œuvre littéraire empreinte d’une grande sensualité féminine à travers une énonciation où se mêlent réalisme et imaginaire. Carole Martinez révèle en effet ici la métamorphose à caractère floral de son héroïne principale, une femme dont l’histoire semble en cours d’écriture, une femme ballottée entre émotions nouvelles et légendes familiales. Un récit en bourgeonnement Lola Cam … Continuer la lecture de « Les Roses fauves de Carole Martinez, la métamorphose florale d’une femme »
Extérieur monde d’Olivier Rolin, un récit personnel ouvert sur le monde
Extérieur monde est un ouvrage d’Olivier Rolin paru le 29 août 2019 dans la collection « Blanche » de la maison d’édition Gallimard. Ce récit singulier est sélectionné parmi les finalistes du prix Goncourt 2019. Olivier Rolin est un romancier, essayiste, journaliste et traducteur français. Il a traduit de l’espagnol vers le français Eduardo Mendoza (auteur barcelonais) et Germán Castro Caycedo (auteur colombien). Il a parcouru de nombreux pays du monde pour les besoins de son travail, mais aussi par simple désir d’« extérieur », un appel inconscient à la découverte des hommes, l’objet même de ce nouveau livre Extérieur monde. L’auteur avance dans cet ouvrage par digressions successives, c’est-à-dire en proposant un discours dans lequel il donne le sentiment de s’éloigner continûment de son sujet principal, une pratique accentuant la pluralité … Continuer la lecture de « Extérieur monde d’Olivier Rolin, un récit personnel ouvert sur le monde »
Mon frère de Daniel Pennac, un hommage de l’écrivain à son frère
Daniel Pennac est un romancier, scénariste et comédien français. Il reçoit le Prix Renaudot en 2007 pour l’écriture de Chagrin d’école, un ouvrage dans lequel il offre une image singulière de l’école et apporte une réflexion sur l’enseignement moderne, ses limites et ses faiblesses. Il revient cette année sur le devant de la scène littéraire avec un ouvrage à caractère autobiographique Mon frère. Daniel Pennac était l’invité du Festival des mots libres de la ville de Courbevoie en juin dernier. À cette occasion, cet auteur était aux côtés de Laurent Natrella, comédien émérite de la Comédie-Française, pour mettre en scène le texte de son dernier livre. Ensemble, les deux hommes ont incarné les personnages de Mon frère en donnant une … Continuer la lecture de « Mon frère de Daniel Pennac, un hommage de l’écrivain à son frère »
Tropique de la violence de Nathacha Appanah, Mayotte n’est pas un paradis sur Terre…
Tropique de la violence est le sixième roman de Nathacha Appanah. Il paraît au mois d’août 2016 au sein de la collection « Blanche » des éditions Gallimard, et est lauréat de nombreux prix littéraires dont le prix Femina des lycéens 2016, le prix Roman France Télévisions 2017, le prix du Roman métis des lycéens 2017 et le prix Anna de Noailles de l’Académie française 2017. Nathacha Appanah est une journaliste, écrivaine et traductrice franco-mauricienne née en 1973. Elle travaille d’abord en tant que journaliste à l’Île Maurice avant de s’installer en France en 1998. Elle y termine une formation dans le domaine du journalisme et de l’édition, et démarre sa carrière dans la presse écrite. Le premier roman de Nathacha Appanah, Les Rochers de Poudre d’Or, … Continuer la lecture de « Tropique de la violence de Nathacha Appanah, Mayotte n’est pas un paradis sur Terre… »
Chanson douce de Leïla Slimani, un drame psychologique percutant
Écrivaine et journaliste franco-marocaine née en 1981, Leïla Slimani travaille longuement en tant que rédactrice pour le magazine hebdomadaire Jeune Afrique avant de quitter son poste pour se consacrer à l’écriture littéraire en 2012. Elle est, quatre ans plus tard, la douzième femme à obtenir le prix Goncourt, une récompense que les jurés lui attribuent dès le premier tour du scrutin pour son deuxième roman Chanson douce, une œuvre publiée au mois d’août 2016 au sein de la collection « Blanche » des éditions Gallimard. Ce roman ne propose, par ailleurs, rien d’une lecture réconfortante telle que peut l’être une véritable « chanson douce ». Au moyen d’une prolepse[1], Leïla Slimani met en exergue dès l’incipit de son ouvrage la déchéance du monde. Un équilibre … Continuer la lecture de « Chanson douce de Leïla Slimani, un drame psychologique percutant »
Dans le jardin de l’ogre de Leïla Slimani, un roman qui traite de l’addiction sexuelle
Dans le jardin de l’ogre est le premier roman de Leïla Slimani. Il paraît au mois d’août 2014 au sein de la collection « Blanche » des éditions Gallimard, et traite de l’addiction sexuelle au moyen d’une anti-héroïne souffrant de nymphomanie. Leïla Slimani est une écrivaine et journaliste franco-marocaine née en 1981. Elle travaille longuement en tant que rédactrice pour le magazine hebdomadaire Jeune Afrique avant de quitter son poste pour se consacrer à l’écriture littéraire en 2012. Elle est la douzième femme à obtenir le prix Goncourt en novembre 2016, une récompense que les jurés lui attribuent dès le premier tour du scrutin pour son deuxième roman Chanson douce. Dans l’intimité d’Adèle Adèle est en « pause ». Cela fait plus d’une semaine qu’elle tient, qu’elle … Continuer la lecture de « Dans le jardin de l’ogre de Leïla Slimani, un roman qui traite de l’addiction sexuelle »