Les Petites Victoires de l’illustrateur Yvon Roy, les réflexions d’un père sur l’autisme de son fils

Copyright : Rue de Sèvres

Les Petites Victoires est un roman graphique à caractère autobiographique proposé par Yvon Roy pour la maison d’édition Rue de Sèvres.

Yvon Roy est un illustrateur canadien originaire du Québéc connu pour son adaptation en bande dessinée du roman d’Yves Thériault, Agaguk. Yvon Roy est le père d’un jeune garçon autiste et dans cette bande dessinée, il revient sur ses questionnements en tant que parent d’un enfant malade.

L’idée de partager son expérience avec d’autres parents

En préface de ce roman graphique, Yvon Roy invite son lecteur à comprendre sa démarche. Selon lui, il n’est pas question d’écrire sur l’autisme en général, même si ce trouble du développement humain est évidemment au cœur de cet ouvrage. Pour lui, il est surtout question de relater son combat afin que celui-ci apporte une note de positivité à tous ces parents qui doivent apprendre à soulever des montagnes pour leur enfant, que leur épreuve soit la même ou pas.

Il était important pour moi de faire un livre qui s’adresse à tous les parents, puisque chacun sans exception aura des défis à relever avec son gamin, le plus grand d’entre eux étant d’aimer sans condition et sans jamais faiblir, qu’importe l’enfant qui nous est donné.

Une victoire après l’autre, un combat quotidien contre l’autisme

Marc et Chloé forment un couple des plus amoureux. Alors quand Chloé tombe enceinte, c’est le plus beau jour de leur vie… Neuf mois plus tard, la jeune femme donne naissance à un garçon tellement croquant que tous leurs amis en tombent d’admiration. Marc et Chloé rentrent de la maternité avec Olivier, heureux de cette nouvelle aventure qui commence : « la vie est belle ».

Les petites victoires de Yvon Roy
Copyright : Rue de Sèvres
Les petites victoires de Yvon Roy
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Les petites victoires de Yvon Roy
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Les petites victoires de Yvon Roy
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Les petites victoires de Yvon Roy
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Mais dix-huit mois plus tard, les deux jeunes parents sont de plus en plus préoccupés par le comportement anormal d’Olivier. Ce dernier est bien souvent dans sa bulle, imperméable aux sourires des autres, perturbé et déstabilisé quand ses parents tentent de l’approcher. Marc décide finalement d’en discuter avec Chloé.

Je n’osais pas en parler pour ne pas t’inquiéter, mais ça fait un bout de temps que je me dis qu’Olivier a quelque chose… Et puis, il n’a toujours pas dit un seul mot…

Ils prennent rendez-vous dans une clinique d’évaluation pour jeunes enfants. Ici, le personnel s’occupe avec attention d’Olivier, observe ses moindres faits et gestes, ses réactions… Le verdict tombe : « Olivier est autiste ». Une tristesse muette, profonde, infinie envahit le cœur de ses parents. Leur monde s’écroule.

Un nouvel entretien est dès lors organisé avec des professionnels de la santé. Marc se sent dépassé par les événements : ces personnes ne leur donnent aucune information concrète sur son fils, sur ce que lui vit aujourd’hui. En réalité, Marc ne « [s’intéresse] pas à l’autisme en général », il « [s’intéresse] à son fils ». Il a le sentiment que les documents qui leur sont partagés ne sont pas clairs, et surtout que ceux-ci ne l’aideront pas à comprendre l’autisme d’Olivier, seulement à appréhender cette maladie de manière trop générale. Selon lui, ces rendez-vous sont une perte de temps.

Ce père en détresse se questionne – « Quand je dis Olivier, sais-tu seulement que c’est toi ? », « Mais qu’est-ce que je vais faire de toi, p’tit gars… Qu’est-ce que tu vas devenir ? », « Pourras-tu avoir une copine, des enfants ? Une vie ? » – et ces interrogations le font extrêmement souffrir. Sa relation avec Chloé est de plus en plus chancelante… Les deux parents se disputent si souvent qu’ils en viennent à se séparer.

Marc a l’impression d’être dans un gouffre absolu. Cet homme réalise qu’il doit travailler sur lui-même, dépasser sa peur et apprendre à être présent pour son fils afin que ce dernier puisse s’ouvrir à lui. Olivier n’est pas exactement l’enfant qu’il attendait, mais il est bien là, et a besoin de lui. Il doit abattre les murs qui l’entourent.

Je perçois l’ampleur de la solitude intérieure que l’autisme lui impose.
Je me dis qu’il est probablement déjà conscient de sa différence et de la tristesse qu’elle nous occasionne.

Alors Marc décide d’ausculter jour après jour les difficultés de son fils avec son environnement. Cela passe par une longue période d’observation et d’adaptation. Ce père va ainsi petit à petit trouver des mécanismes pour aider son fils dans son quotidien. En outre, malgré leur séparation, Chloé et Marc restent unis dans l’éducation qu’ils donnent à Olivier. Ensemble, main dans la main, ces parents transforment chaque déconvenue de cet enfant en une victoire.

Yvon Roy délivre au sein des Petites Victoires son expérience personnelle à travers ses illustrations et son texte poignant. Il prend en outre le temps d’expliquer certains concepts de l’autisme pouvant, sans doute, sembler complexes à un lecteur non familier avec la maladie. Il évoque ainsi par exemple le déficit de l’attention de la personne autiste, ou encore le phénomène d’écholalie, qui se traduit par la tendance à répéter des mots sans réellement les comprendre par la personne autiste. Toutes ces informations permettent de mieux appréhender ce qu’est le quotidien des personnes autistes et de leur entourage.

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