Aki Shimazaki, auteure des pentalogies Le Poids des secrets, Au cœur du Yamato et L’Ombre du chardon, poursuit son œuvre littéraire singulière avec Suzuran, premier tome d’un Quatrième cycle de cinq romans. Elle y conte l’histoire d’une céramiste sans cesse comparée à son aînée au moyen d’une écriture précise et d’un style épuré. Une rivalité sororale Anzu, s’exprimant à la première personne du singulier, est la cadette de la famille Niré. Elle vit seule avec son garçon Tôru dans la ville de Yonago – lieu-dit donnant à la fois vue sur la mer et le mont Daisen – et profite de ce cadre naturel pour insuffler à son œuvre toute sa poésie, tout son caractère : elle pratique l’art traditionnel de la poterie comme … Continuer la lecture de « Suzuran d’Aki Shimazaki, un drame romantique »
Domaine français
La collection littéraire « Domaine français » de la maison d’édition Actes Sud est créée en 1995 sous l’impulsion de Bertrand Py et Hubert Nyssen. Elle tire son nom original de sa ligne éditoriale, à savoir la publication d’œuvres de littérature d’expression française. Parmi ses premières publications, on retrouve L’Énigme de Serge Rezvani, L’Inachevé d’Anne Walter, Une embellie de Jean Joubert et La Cafetière de Raymond Jean.
Les ouvrages de « Domaine français » sont reconnaissables grâce à leur format allongé. Ils mesurent généralement 11,5 × 21,7 centimètres, parfois 14,5 × 24 centimètres quand l’ouvrage est plus conséquent, la première de couverture s’illustre d’une photographie vivement colorée, et il n’y a pas d’homogénéité dans les typographies utilisées pour les informations bibliographiques.
L’ouvrage comporte parfois une jaquette dont la première de couverture présente également une photographie. Si cette jaquette est retirée, une couverture de couleur crème est proposée en papier vergé. Différents tons de rouge sont utilisés pour les différentes mentions (titre, nom de l’auteur, genre du livre, etc.).
« Domaine français » regroupe, entre autres, les œuvres de Mathias Énard, Laurent Gaudé, Nancy Huston, Nicolas Mathieu, Aki Shimazaki, Lyonel Trouillot et Éric Vuillard.
Chavirer de Lola Lafon, ne plus être en équilibre et basculer…
Lola Lafon s’intéresse dans ses écrits aux notions de viol et de consentement ; elle explore notamment ces questions dans ses romans Une fièvre impossible à négocier[1] et Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce[2]. En cette rentrée automnale 2020, l’écrivaine revient ainsi sur le devant de la scène littéraire avec un nouvel ouvrage embrassant ces sujets intitulé Chavirer. Fine connaisseuse des milieux artistiques – elle-même musicienne, chanteuse et danseuse, de classique et contemporain, depuis son plus jeune âge[3] –, Lola Lafon révèle l’envers des décors pailletés au moyen d’une anti-héroïne victime d’un engrenage inqualifiable. Cette femme, que l’on suit de son adolescence à l’âge mûr, est observée sous le prisme de nombreux autres personnages, des êtres singuliers par lesquels … Continuer la lecture de « Chavirer de Lola Lafon, ne plus être en équilibre et basculer… »
Ne m’appelle pas Capitaine de Lyonel Trouillot, deux mondes dissonants en un même lieu
Dans un article de Joseph Chanoine Charles publié en 2011 dans Le Matin Haïti et intitulé Lyonel Trouillot : la littérature comme arme de combat[1], Lyonel Trouillot, écrivain, professeur de littérature et journaliste haïtien d’expression française et créole né en 1956, est dépeint comme ayant « grandi dans le milieu de la classe moyenne et vécu relativement protégé des laideurs des misères haïtiennes ». On découvre ainsi l’existence d’un gouffre social entre les classes aisées d’Haïti et la communauté locale la plus démunie. Intéressé par le possible dialogue de ces deux ensembles d’individus, Lyonel Trouillot compose en 2018 un texte au titre énigmatique pour les éditions Actes Sud. Ne m’appelle pas Capitaine, ainsi paru dans la collection « Domaine français » de cette maison d’édition, analyse … Continuer la lecture de « Ne m’appelle pas Capitaine de Lyonel Trouillot, deux mondes dissonants en un même lieu »