Peut-on jamais savoir ce que pense l’autre ? Connaît-on jamais entièrement quelqu’un ? Et a contrario, dévoile-t-on jamais ce qui anime le plus profondément notre être ? L’écrivaine et artiste-plasticienne Natacha Sadoun nous invite à réfléchir à ces questions à travers l’histoire singulière d’un couple dynamique dont la relation est éprouvée par un événement inattendu. C’est ainsi par l’absence de son « autre » qu’une femme s’éveille à elle-même puis tente de résoudre les nombreuses énigmes de son quotidien. Une absence révélatrice Natacha Sadoun révèle l’ébranlement de son héroïne principale dès l’incipit de L’Évanouissement de Marie, employant à dessein le champ lexical du saisissement. La voix à l’autre bout du fil continuait de relater les faits mais Marie était déjà ailleurs. Un souffle froid l’avait parcourue, un … Continuer la lecture de « L’Évanouissement de Marie de Natacha Sadoun, un désordre intérieur »
Buchet/Chastel
Buchet/Chastel est une maison d’édition franco-suisse créée en 1936 sous l’impulsion de Jean Chastel et Edmond Buchet. Elle tire ainsi son nom original du patronyme de ses fondateurs.
La maison d’édition Buchet/Chastel naît des suites des éditions Corrêa, une maison d’édition fondée en 1929 par Roberto Corrêa, écrivain, professeur et éditeur d’origine brésilienne. Jean Chastel et Edmond Buchet reprennent ces éditions à leur compte en 1936.
Buchet/Chastel propose des ouvrages de littérature d’expression française et étrangère. Elle possède quelques collections singulières telles que la collection « Qui vive », qui regroupe des ouvrages d’écrivains français ; la collection « La Verte », qui offre des ouvrages sur l’écologie ; la collection « Les Auteurs de ma vie », qui compile des textes choisis d’auteurs classiques ; et la collection « Les Grands Interprètes », qui propose des anthologies d’artistes du vingtième siècle.
Buchet/Chastel appartient au groupe d’édition franco-suisse Libella depuis 2001. Ses ouvrages sont diffusés par Libella et distribués par Sodis. Son siège social se situe à Paris.
Collections littéraires :
Histoire du fils de Marie-Hélène Lafon, une mosaïque d’émotions
Écrivaine française née en 1962, Marie-Hélène Lafon compose une œuvre littéraire singulière dont on ne peut nier la littérarité. Cette romancière, nouvelliste et essayiste prête en effet une grande attention à la linguistique et peaufine soigneusement l’esthétique de ses textes. C’est nul doute une des raisons pour lesquelles elle choisit en tant qu’épigraphe de son dixième roman intitulé Histoire du fils une citation de Valère Novarina sur l’écriture comme matière organique, malléable : « Le langage est notre sol, notre chair. Je me représente toujours le chantier comme un creux, une ouverture du sol, et l’avancée d’un texte, sa progression, comme une marche en montagne. » Marie-Hélène Lafon explore dans ce dernier roman les silences et non-dits d’une famille au moyen d’une énonciation fragmentée, mêlant le … Continuer la lecture de « Histoire du fils de Marie-Hélène Lafon, une mosaïque d’émotions »
Carnaval d’Hector Mathis, des personnages hauts en couleur dans la « grisâtre »
Écrivain français né en 1993, Hector Mathis grandit en banlieue parisienne et développe une véritable passion pour la musique et la littérature. Il compose des paroles de chansons, puis s’essaie à l’écriture littéraire alors qu’on lui diagnostique une maladie chronique le contraignant, à vingt-deux ans, à repenser son avenir. Il propose ainsi un premier roman intitulé K.O.[1] dans lequel le personnage principal, Sitam – dont le prénom n’est autre que le verlan de « Mathis » –, pris d’un élan fou pour la littérature et le jazz, tombe amoureux de la môme Capu dans un Paris déconstruit, dans une banlieue en ébullition. Hector Mathis reprend l’existence de ce même protagoniste au sein de Carnaval, un roman paru en cette rentrée automnale 2020 aux éditions … Continuer la lecture de « Carnaval d’Hector Mathis, des personnages hauts en couleur dans la « grisâtre » »
La Prière des oiseaux de Chigozie Obioma, un conte symbolique sur l’inégalité sociale
Écrivain nigérian aujourd’hui basé aux États-Unis, Chigozie Obioma s’inspire de son parcours singulier pour créer des univers mythiques d’une grande oralité. C’était déjà le cas dans Les Pêcheurs (L’Olivier, 2016), son premier roman, finaliste du Booker Prize 2015. C’est aussi le cas dans La Prière des oiseaux (Buchet/Chastel, 2020), son deuxième roman, finaliste du Booker Prize 2019. Chigozie Obioma, traduit de l’anglais vers le français par Serge Chauvin, conte dans ce dernier l’histoire d’un homme dont l’existence est sévèrement mise à l’épreuve par la société qui l’entoure. Il choisit de sorte de rendre compte de l’expérience humaine d’un être démuni, sans cesse rabaissé par les personnes qu’il côtoie. Cet homme est présenté aux lecteur.rice.s au moyen d’un narrateur insolite soulignant les caractéristiques de … Continuer la lecture de « La Prière des oiseaux de Chigozie Obioma, un conte symbolique sur l’inégalité sociale »
Umami de Laia Jufresa, un roman polyphonique sur le deuil et l’absence
Dans son premier roman intitulé Umami, Laia Jufresa, traduite par Margot Nguyen Béraud pour les éditions Buchet/Chastel, offre le récit de personnages éprouvés par la vie. Ces derniers ont la particularité d’habiter des logements dont le nom correspond aux saveurs détectables par la langue humaine, une spécificité que l’écrivaine emploie pour traiter des thèmes difficiles que sont la mort, la perte et l’absence. Une carte des saveurs atypique Laia Jufresa invite en effet ses lecteur·rice·s à découvrir le quotidien de personnages au passé douloureux installés dans une cour privée comprenant cinq habitations superposées sur la carte de la langue humaine. La disposition des maisons Acide, Amère, Salée, Sucrée et Umami est de sorte la même que celle des parties de la langue qui peuvent … Continuer la lecture de « Umami de Laia Jufresa, un roman polyphonique sur le deuil et l’absence »