Dans son premier roman intitulé Genie et Paul, l’écrivaine britannico-mauricienne Natasha Soobramanien, traduite de l’anglais par Nathacha Appanah, rend subtilement hommage à l’œuvre classique Paul et Virginie, texte du XVIIIe siècle composé par Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre. Elle choisit de conter en son roman un amour fraternel désintéressé, néanmoins bouleversé par l’exil – une blessure vive, sans cesse ravivée. Un amour fraternel ébranlé Genie Lallan est une jeune Londonienne de vingt-six ans emmenée d’urgence à l’hôpital à quatre heures du matin. Quand elle sort de son état d’inconscience, Genie a complètement perdu la notion du temps et ne sait pas où elle se trouve. Paul, son frère aîné, son repère, la seule personne présente la nuit dernière à l’heure à laquelle elle a failli mourir, … Continuer la lecture de « Genie et Paul de Natasha Soobramanien, une vive revisite de Paul et Virginie »
Continents noirs
La collection littéraire « Continents noirs » appartient à la maison d’édition Gallimard. Elle naît en 2000 sous l’impulsion d’Antoine Gallimard et Jean-Noël Schifano alors qu’ils réfléchissent à rassembler sous un seul ensemble des œuvres rappelant les écritures africaines et les grandes voix de la créolité.
Cette collection regroupe ainsi des œuvres de littérature d’expression française et étrangère dont les auteurs sont originaires d’Afrique ou de régions ayant une histoire forte avec le continent africain, d’où son appellation « Continents noirs ».
Les cinq premières publications de « Continents noirs » sont La Révolte de Kòmò d’Aly Diallo, Le cri que tu pousses ne réveillera personne de Gaston-Paul Effa, Lagon, lagunes de Sylvie Kandé, Histoire d’Awu de Justine Mintsa et L’Ivrogne dans la brousse d’Amos Tutuola ; cinq ouvrages parus le 21 janvier 2000.
La maquette de cette collection évolue au fil des années. La première de couverture est d’abord blanche et ornée d’une poignée de latérite, le sol rougeâtre caractéristique de la zone tropicale humide. Courant 2003-2004, la première de couverture se teinte d’une couleur crème et la poussière de latérite constitue le fond sur lequel est positionné le titre de chaque livre. En 2017, lors de la parution du centième titre de la collection L’Appel de la lune de Tidiane N’Diaye, la première de couverture adopte une maquette plus sobre, avec un cadre rougeâtre et un logo sur fond de latérite. L’objectif est alors de se rapprocher de la maquette de la collection « Blanche ».
Aujourd’hui, « Continents noirs » regroupe plus d’une centaine de titres avec plus de cinquante auteurs publiés. Cette collection propose de la littérature africaine, afro-européenne et diasporique. C’est près de 260 000 exemplaires vendus, avec pour meilleure vente Notre Dame du Nil de Scholastique Mukasonga.
Ce que murmurent les collines de Scholastique Mukasonga, des nouvelles évocatrices du passé
Ce que murmurent les collines est un recueil de nouvelles de Scholastique Mukasonga paru le 27 mars 2014 dans la collection « Continents noirs » des éditions Gallimard. Scholastique Mukasonga est une écrivaine franco- rwandaise née en 1956 au Rwanda. En 1960, sa famille est délogée à Nyamata au Bugesera, une province rwandaise dans laquelle s’étendent de nombreux marais. Trois ans après cette première délocalisation, les membres de la famille de Scholastique Mukasonga restés dans la vallée de la Rukarara sont massacrés. Elle vit alors au Rwanda jusqu’en 1973 puis est exilée au Burundi, un État frontalier de ce pays. En 1992, Scholastique Mukasonga s’installe en France. Deux ans après son départ de l’Afrique, le Rwanda connaît une recrudescence de la violence qui atteint son paroxysme lors du génocide des Tutsis. La romancière … Continuer la lecture de « Ce que murmurent les collines de Scholastique Mukasonga, des nouvelles évocatrices du passé »
La Noce d’Anna de Nathacha Appanah, une remise en question en toute sensibilité
Écrivaine franco-mauricienne aux œuvres d’une grande richesse, Nathacha Appanah s’applique de manière méticuleuse à proposer à ses lecteur·rice·s des personnages que l’on croirait de chair, tant leurs réflexions paraissent humaines. Dans son troisième roman intitulé La Noce d’Anna, paru en 2005 au sein de la collection « Continents Noirs » des éditions Gallimard, elle choisit ainsi d’explorer les liens qui unissent une mère à sa fille. Sonia et Anna entretiennent une relation singulière que Sonia analyse à l’occasion du mariage de son unique enfant. L’heure est à l’introspection. Une introspection teintée de nostalgie L’énonciation de La Noce d’Anna démarre in medias res. Aujourd’hui, 21 avril, Anna se marie. Sonia ressasse alors tous les événements qui l’ont menée à ce jour – ce jour où … Continuer la lecture de « La Noce d’Anna de Nathacha Appanah, une remise en question en toute sensibilité »