De nombreux écrivains s’intéressent au poids de l’extérieur – au regard des autres, aux préceptes et contraintes liés à un milieu social normé et à l’allégeance d’un homme ou d’une femme à sa propre famille – sur l’intimité d’une personne. Caroline de Bodinat reprend à son compte cet assujettissement circonstanciel de l’être et explore dans Dernière cartouche, un roman paru au sein de la collection « La Bleue » des éditions Stock, les répercussions désastreuses d’une trop forte injonction à la réussite. Elle décrit le quotidien d’un homme inconfortable dans son existence et montre ses relations passionnées. Elle crée par ailleurs un enjeu de lecture manifeste par le positionnement de sa narratrice dès le début de son énonciation. Un être bohème Caroline … Continuer la lecture de « Dernière cartouche de Caroline de Bodinat, un simulacre d’existence »
Stock
Stock est une maison d’édition française créée en 1708 sous l’impulsion d’André Cailleau, libraire et imprimeur français basé à Paris. Elle est alors connue sous l’appellation « Au Temple du Goût ».
En 1877, Pierre-Victor Stock arrive au sein de la maison d’édition alors connue comme la « Librairie Tresse » – son précédent propriétaire étant Nicolas Tresse. Son travail au sein de cette structure éditoriale est considérable.
Pierre-Victor Stock enrichit le fonds de la maison d’édition avec des classiques du théâtre et crée de nombreuses collections dont la « Bibliothèque sociologique », « Recherches sociales » et « Bibliothèque cosmopolite », ancêtre de l’actuelle collection « La Cosmopolite ».
En 1885, la maison d’édition est connue sous l’appellation « Tresse & Stock ». En 1896, elle prend son nom actuel.
Stock propose aujourd’hui des ouvrages de littérature, des essais et des documents. Elle possède quelques collections singulières telles que la collection « La Bleue », qui propose des ouvrages de littérature d’expression française ; la collection « La Cosmopolite », qui propose des ouvrages d’expression étrangère ; la collection « Arpège », née en 2019, qui propose des romans d’apprentissage, des fresques familiales, des épopées modernes et des romans noirs.
Stock appartient au groupe Hachette Livre depuis 1961. Ses ouvrages sont diffusés et distribués par Hachette. Son siège social se situe à Paris.
Collections littéraires :
La Colère d’Alexandra Dezzi, une rage émotionnelle salvatrice
À l’heure où les langues se délient quelque peu quant aux abus sexuels, aux situations d’agressions verbales ou physiques et aux cas de harcèlement d’autorité auxquels se livrent certains hommes aux dépens de femmes, Alexandra Dezzi construit dans son deuxième roman intitulé La Colère, paru au sein de la collection « La Bleue » des éditions Stock en cette rentrée littéraire 2020, un texte s’intéressant aux notions de domination et de violence avec un style détonnant. Citant l’écrivaine, philosophe et féministe française Monique Wittig (1935-2003), elle invente une écriture servant son propos par laquelle elle montre la contemporanéité de sa protagoniste principale. Elle lui attribue du reste une sexualité semblant de prime abord libérée et conclut surtout son énonciation sur l’émotion vive ressentie … Continuer la lecture de « La Colère d’Alexandra Dezzi, une rage émotionnelle salvatrice »
Le Tailleur de Relizane d’Olivia Elkaim, une destinée romanesque
Romancière et journaliste française née en 1976, Olivia Elkaim s’intéresse dans ses écrits à l’intrication des histoires familiales avec les différents épisodes de la Grande Histoire. Dans Le Tailleur de Relizane, paru au sein de la collection « La Bleue » des éditions Stock, elle explore tout particulièrement le destin de ses grands-parents paternels lors de la guerre d’Algérie. Marcel et Viviane Elkaim, ayant ainsi réellement existé, ont dû accepter le grand ébranlement de leur quotidien et puiser en eux la force de se relever dans des conditions hautement difficiles. Fière d’être la dépositaire de leur épopée, Olivia Elkaim s’inspire de leur expérience de vie pour se reconstruire, plonger dans sa propre intimité par le biais de l’écriture. Elle retrace le parcours … Continuer la lecture de « Le Tailleur de Relizane d’Olivia Elkaim, une destinée romanesque »
Sabre d’Emmanuel Ruben, une légende familiale
Emmanuel Ruben est agrégé – et véritable passionné – de géographie. Il sillonne ainsi, « repérant les lieux, rencontrant les hommes et dessinant ses trajets »[1], moult pays d’Europe de l’Est et du Proche-Orient. Ses ouvrages témoignent de son affection pour le voyage et le dépaysement, de son observation attentive de l’environnement naturel, de son analyse méticuleuse des répercussions de la Grande Histoire sur l’expérience humaine contemporaine. Son cinquième roman intitulé Sabre, paru au cours de la rentrée littéraire automnale de 2020, ne déroge donc pas, d’un point de vue intellectuel, à cette entreprise littéraire singulière. Il ouvre d’ailleurs une série d’ouvrages dont le deuxième tome s’intitulera Chandelier[2]. Une quête de savoir Emmanuel Ruben redonne en ce texte vie à son personnage nommé Samuel Vidouble. … Continuer la lecture de « Sabre d’Emmanuel Ruben, une légende familiale »
La Société des Belles Personnes de Tobie Nathan, un homme face à l’Histoire
Professeur de psychologie clinique et pathologique, ethnopsychiatre, diplomate et philosophe français, Tobie Nathan connaît intimement les bouleversements politiques de l’Égypte contemporaine et s’intéresse de près dans ses écrits à cette Histoire singulière et ses répercussions sur les petites gens. Il naît au Caire en 1948, y passe son enfance dans un « concert de langues différentes »[1], avant que sa famille, d’origine juive, ne soit contrainte de quitter sa patrie en février 1957 – à l’heure où tous les Juifs sont expulsés d’Égypte. Lui et les siens sont débarqués sur le port de Naples ; ils vivent près d’une année à Rome, puis s’établissent en France au cours de l’été 1958[2]. Tobie Nathan choisit de revisiter cette histoire de déracinement dans La Société des Belles … Continuer la lecture de « La Société des Belles Personnes de Tobie Nathan, un homme face à l’Histoire »
La Part du fils de Jean-Luc Coatalem, un récit de filiation empreint de nostalgie
Le récit de filiation est un genre littéraire par lequel un écrivain tente de reconstituer la vie d’un de ses proches au moyen d’une enquête plus ou moins approfondie selon les données qu’il a à sa disposition. Jean-Luc Coatalem, écrivain et journaliste français, ancien rédacteur en chef de Géo[1], s’illustre en cette rentrée littéraire 2019 à la composition d’un récit de filiation singulier : il évoque dans La Part du fils le destin écourté de son grand-père paternel, Paol. Cet homme est subitement arraché à sa famille le premier jour du mois de septembre 1943, pour ne plus jamais revenir sur ses pas. Jean-Luc Coatalem pose céans un regard sur son héritage émotionnel. Il inscrit son énonciation dans des espaces spatio-temporels bien définis et évoque … Continuer la lecture de « La Part du fils de Jean-Luc Coatalem, un récit de filiation empreint de nostalgie »
Tout le monde s’en va de Wendy Guerra, un journal intime révélateur du Cuba d’antan
Tout le monde s’en va est le premier roman de Wendy Guerra. Il paraît en France au mois d’avril 2008 dans la collection « La Cosmopolite » des éditions Stock, et est traduit de l’espagnol vers le français par Marianne Millon. Wendy Guerra est une écrivaine cubaine née à La Havane en décembre 1970. L’année de sa naissance, sa famille quitte son village pour vivre à Cienfuegos, une ville qui se situe sur la côte Sud de Cuba. Durant ses premières années, Wendy Guerra en profite pour nager régulièrement et écrire, une particularité qu’elle partage avec Nieve, le personnage principal de Tout le monde s’en va. En 1987, la première collection de poèmes de cette auteure, alors âgée de dix-sept ans, lui permet d’être la … Continuer la lecture de « Tout le monde s’en va de Wendy Guerra, un journal intime révélateur du Cuba d’antan »