La rentrée littéraire 2020 des éditions Cambourakis se concentre autour de cinq ouvrages : un texte composé et édité en collaboration avec le musée des Confluences, célèbre musée d’histoire naturelle, d’anthropologie, des sociétés et des civilisations situé dans la ville de Lyon ; trois romans d’expression dite « étrangère », c’est-à-dire d’expression non-française ; et un roman d’expression française offert au sein de la collection « Sorcières ».
Une coédition atypique
Le musée des Confluences a initié une collection intitulée « Récits d’objets » en 2014 sous l’impulsion de Dominique Tourte et Cédric Lesec. Cette collection a pour ambition de mettre en lumière dans chaque ouvrage un objet des collections du musée par le biais d’un texte (court roman, récit, conte, fable…) imaginé par un écrivain reconnu. Ainsi Emmanuelle Pagano, Philippe Forest, Valérie Rouzeau, Jean-Bernard Pouy, Marc Villard et Olivia Rosenthal, pour ne citer qu’eux, se sont déjà prêtés au jeu.
Au mois de mai 2020, les éditions Cambourakis s’associent au musée des Confluences pour coéditer cette collection singulière, avec l’objectif de publier deux ouvrages par an. Simonetta Greggio inaugure au mois d’août ce partenariat avec un court roman intitulé L’Ourse qui danse, un texte inspiré par une statuette inuite dans lequel elle conte la rencontre insolite d’un homme et d’une ourse.
Quatre écrits singuliers
Barbara Balzerani, traduite ici par Laura Brignon, reprend à son compte l’histoire des siens pour l’écriture de Laisse la mer entrer. L’essayiste italienne compose ici un récit fortement empreint de ses réminiscences quant aux femmes de sa lignée : sa grand-mère, sa mère, puis elle-même. Elle tisse alors une filiation exceptionnelle et traite dans le même temps nécessairement des grands moments du siècle dernier en Italie.
Poète méconnu d’origine grecque, Yannis D. Yérakis (1887-1971) écrit le manuscrit de Pêcheurs d’éponges dans les années 1960 alors qu’il est au crépuscule de sa vie. Il choisit de relater dans un carnet ses souvenirs d’enfance avec l’espoir que ces derniers puissent lui survivre et avoir une vie en dehors de la sienne. L’ouvrage est finalement publié à titre posthume à Athènes en 1999 ; Spiro Ampélas le traduit du grec vers le français pour Cambourakis.
Andrea Donaera est très investi sur la scène littéraire italienne. Il est l’auteur de divers recueils de poésie, et dirige le festival littéraire Poié de Gallipoli et le festival de la poésie dialectale Oju lampante. Son premier roman, Io sono la bestia, est proposé sous le titre Je suis la bête en cette année 2020 aux éditions Cambourakis, grâce à la traduction de Lise Caillat. Il y traite à la fois du deuil, des relations humaines et de l’infiltration de la mafia italienne au sein des foyers.
Marcia Burnier, écrivaine franco-suisse, s’intéresse dans Les Orageuses aux femmes qui ont subi un viol mais n’ont pas accès à la justice traditionnelle – soit parce qu’elles n’ont pas porté plainte, soit parce que leur agresseur n’a pas été condamné. Elle construit de la sorte un premier roman plein d’espoir où l’on découvre deux protagonistes féminines « ordinaires », Mia et Lucie ; deux femmes pourtant capables de choses extraordinaires.
Des portraits originaux
Les éditions Cambourakis proposent de la sorte des textes d’une grande richesse portrayant des univers bien définis en cette rentrée littéraire 2020. À noter aussi la parution au mois d’octobre de Fardo d’Ananda Devi au sein de la collection « Récits d’objets ».
Découvrez ci-après l’argumentaire des cinq ouvrages.
L’Ourse qui danse de

Titre | L’Ourse qui danse |
Auteure | Simonetta Greggio |
Éditeur | Cambourakis |
Collection | Récits d'objets |
ISBN13 | 9782366245028 |
ISBN10 | 2366245025 |
Date de parution | 19 août 2020 |
Prix prévisionnel | 10,00 € |
Nombre de pages | 100 |
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Premier texte publié en coédition avec le musée des Confluences à Lyon dans le cadre de la collection « Récits d’objets ». Simonetta Greggio a choisi une statuette inuite représentant un ours qui danse. Elle en tire un texte poignant et extrêmement documenté, dans lequel elle nous plonge dans le quotidien et la culture inuits. Elle y interroge notamment leur rapport aux animaux, par opposition au mode de vie moderne et occidental. Un texte d’une grande puissance émotionnelle, dans la lignée de De pierre et d’os de Bérangère Cournut et de Croire aux fauves de Nastassja Martin.
Laisse la mer entrer de

Titre | Laisse la mer entrer |
Titre original | Lascia che il mare entri |
Auteure | Barbara Balzerani |
Traductrice | Laura Brignon |
Éditeur | Cambourakis |
Collection | Littérature |
ISBN13 | 9782366244885 |
ISBN10 | 2366244886 |
Date de parution | 19 août 2020 |
Prix prévisionnel | 16,00 € |
Nombre de pages | 100 |
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Après le succès de Camarade Lune, une nouvelle traduction inédite de Barbara Balzerani. Dans cet ouvrage, elle retrace l’histoire de trois générations de femmes dans un XXe siècle italien marqué par les guerres et les révoltes, pointant le changement crucial qu’a représenté l’accès à l’université pour toute une génération : sa grand-mère paysanne qui a tenu sa famille tout en travaillant aux champs (développant une forte sensibilité à la nature environnante), sa mère également travailleuse mais ayant été à l’école primaire dont elle a gardé une curiosité pour l’apprentissage et le vaste monde, et Barbara elle-même, première femme de sa famille à avoir pu mener des études universitaires à leur terme. Un récit peuplé de souvenirs, en forme d’hommage à ces femmes qui, à leur manière, ont su tenir et résister dans un monde rude en même temps qu’un texte profondément écologiste avant l’heure, qui souligne avec émotion la manière les rapports autrefois spontanés que l’homme entretenait avec la nature se sont dégradés.
Pêcheurs d’éponges de

Titre | Pêcheurs d’éponges |
Titre original | Sfoungarádhikes istoríes |
Auteur | Yánnis D. Yérakis |
Traducteur | Spiro Ampélas |
Éditeur | Cambourakis |
Collection | Littérature |
ISBN13 | 9782366245011 |
ISBN10 | 2366245017 |
Date de parution | 19 août 2020 |
Prix prévisionnel | 16,00 € |
Nombre de pages | 120 |
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Un témoignage unique et plein de vie sur la pratique ancestrale de la pêche aux éponges en Grèce. Un texte écrit à la fin de sa vie par un natif de l’île de Kalymnos qui s’est lui-même adonné à cette activité avant d’aller travailler dans des ateliers à Saint-Pétersbourg aux côtés de l’immigration grecque avant de rentrer à Athènes en 1920. En même temps que la fin de cette pratique artisanale de la pêche, c’est donc aussi la fin d’un cycle historique avec la montée des fascismes en Europe que cet homme, véritable éponge humaine et géopolitique, restitue. Un texte précieux d’un point vue scientifique et historique.
Je suis la bête d’

Titre | Je suis la bête |
Titre original | Io sono la bestia |
Auteur | Andrea Donaera |
Traductrice | Lise Caillat |
Éditeur | Cambourakis |
Collection | Littérature |
ISBN13 | 9782366245165 |
ISBN10 | 2366245165 |
Date de parution | 2 septembre 2020 |
Prix prévisionnel | 21,00 € |
Nombre de pages | 216 |
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Un premier roman percutant qui nous plonge au cœur de la Sacra Corona Unità, organisation mafieuse des Pouilles, dans les pas de son chef, Domenico Trevi (dit Mimi), fou de de douleur à la suite du suicide de son fils de 15 ans. Obéissant à sa logique et à ses instincts habituels, il va chercher à se venger quand bien même il n’existe aucune preuve à l’encontre de quiconque. Tandis que se met en place une spirale de violence à laquelle il va être difficile d’échapper, Andrea Donaera développe une narration extrêmement efficace. Alternant les points de vue, il nous plonge ainsi au plus près des sentiments des personnages et parvient à créer une tension croissante, jusqu’à l’étonnant dénouement. Un texte puissant qui interroge le recours et le rapport à la violence ainsi que la part animale qui sommeille en chacun de nous.
Les Orageuses de

Titre | Les Orageuses |
Auteure | Marcia Burnier |
Éditeur | Cambourakis |
Collection | Sorcières |
ISBN13 | 9782366245189 |
ISBN10 | 2366245181 |
Date de parution | 2 septembre 2020 |
Prix prévisionnel | 15,00 € |
Nombre de pages | 152 |
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Après Bâtir aussi et On n’a que deux vies, un premier roman de la collection « Sorcières » entre fiction, récit et texte de réflexion politique, produit dans les marges féministes et queer de la société française contemporaine. Les Orageuses raconte l’histoire d’une impossible réparation : celle d’une bande de filles ordinaires qui décident un jour de reprendre le contrôle de leur vie, ensemble, et de partir en quête de leur propre justice après avoir été violées. Un texte profondément d’actualité dans un contexte de visibilisation des violences sexuelles, tout à la fois sensible et radical, qui évoque Dirty Weekend de Helen Zahavi... en moins sanglant.