La rentrée littéraire 2020 des éditions Fayard/Pauvert se compose de sept ouvrages singuliers. Parmi eux on retrouve un recueil d’expression anglaise signé Otessa Moshfegh et un recueil réunissant quatorze écrivains d’expression française à paraître au sein du label Pauvert.
Une mosaïque de passions
Dans son premier roman intitulé Tout va me manquer, Juliette Adam s’intéresse aux hasards bienheureux et aux rencontres inopinées à l’origine de relations intimes complexes. Elle aborde ces notions à travers les personnages d’Étienne, vendeur en magasin de jouets, et Chloé, jeune femme énigmatique. Ces deux êtres se percutent littéralement la première fois qu’ils se voient, sans doute un signe avant-coureur de leurs rapports à venir…
Thierry Beinstingel conte au sein de Yougoslave l’existence des membres d’une même famille sur six générations. Démarrant son intrigue à la fin du XVIIIe siècle, il dessine une épopée insolite ayant pour décor l’Europe et pour cadre contextuel ses grandes dates historiques. Partant ainsi d’une histoire qui lui tient à cœur, celle de sa lignée paternelle, il évoque nécessairement l’histoire collective et ses répercussions sur des vies banales.
L’Île de Jacob est un roman de Dorothée Janin traitant de nombreuses thématiques contemporaines dont le réchauffement climatique et ses conséquences sur notre planète, les amours adolescentes et les relations humaines dans leur plus grande complexité. Le narrateur de cette histoire se remémore ses aventures aux côtés de Vicky et Jacob Cazaly sur une île qui semblait à l’abri du temps mais qui, à l’image de tout autre endroit au monde, est le théâtre des actions des hommes. L’Île de Jacob permet à Dorothée Janin d’être la récipiendaire du prix Maison Rouge 2020.
Éloïse Lièvre explore dans Notre dernière sauvagerie les émotions suscitées par une rupture. Elle se donne comme projet de photographier des personnes qui lisent dans le métro, avec l’idée que, peut-être, ces instantanés pris furtivement lui sauveront la vie. Elle se défait alors de son quotidien malheureux par un substitut créatif qui la conduit à écrire ce récit, un texte posant un regard sur la place du livre dans notre société.
Nostalgie d’un autre monde est un recueil de nouvelles d’Ottessa Moshfegh, écrivaine états-unienne traduite ici par Clément Baude. Les personnages principaux de ses courts écrits ont tous un caractère anticonformiste et sont les auteurs d’actions moralement incorrectes voire complètement préjudiciables…
Barbara Cassin de l’Académie française propose au sein du Bonheur, sa dent douce à la mort une « autobiographie philosophique ». Elle se questionne ici sur le rapport qui existe entre la vie et le concept, et s’interroge spécifiquement sur ce qui, dans sa propre existence, de son enfance à ses années adultes, l’a conduit à penser comme elle pense. Elle tente d’établir comment on passe de l’anecdote à l’idée en se commémorant ses expériences personnelles.
Les Désirs comme désordre est un recueil de textes s’aventurant sur la notion de désir. Ces écrits sont composés par quatorze écrivains d’expression française : Pierre Adrian, François Bégaudeau, Aurélien Bellanger, Laurent Binet, Caroline De Mulder, Yannick Haenel, Sarah Haidar, Kaoutar Harchi, Camille Laurens, Maria Pourchet, Blandine Rinkel, Philippe Vasset et Emmanuel Villin.
Une grande richesse
Ainsi les maisons d’édition Fayard/Pauvert offrent une rentrée littéraire d’une grande richesse, proposant à la fois des œuvres romanesques et non-fictionnelles.
Découvrez ci-après l’argumentaire des ouvrages.
Tout va me manquer de Juliette Adam [extrait]

Titre | Tout va me manquer |
Auteure | Juliette Adam |
Éditeur | Fayard |
Collection | Littérature française |
Date de parution | 19 août 2020 |
ISBN13 | 9782213717449 |
ISBN10 | 2213717443 |
Prix prévisionnel | 18,00 € |
Nombre de pages | 272 |
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Étienne s’ennuie. Dans le magasin de jouets où il travaille, dans l’appartement où il vit avec son grand-père, dans cette petite ville où il n’y a jamais rien à faire. Partout, il promène sa solitude, et se demande s’il n’est pas en train de passer à côté de sa vie. Alors, lorsqu’il se fait frapper par erreur par une inconnue au cœur d’un carnaval, il y voit un signe. Quelque chose se produit enfin. Quelqu’un l’attend quelque part.
Elle s’appelle Chloé. Inflammable, imprévisible, elle est de celles qu’on ne peut pas vraiment cerner. Qui ne se laissent pas approcher. Constamment à deux doigts d’imploser. Maladroit et rêveur, Étienne n’a jamais vraiment su comment aborder une fille. Pourtant, ils vont se tourner autour. Et, dans un curieux mélange de fantaisie et de noirceur, faire un bout de chemin ensemble.
Yougoslave de Thierry Beinstingel [extrait]

Titre | Yougoslave |
Auteur | Thierry Beinstingel |
Éditeur | Fayard |
Collection | Littérature française |
Date de parution | 19 août 2020 |
ISBN13 | 9782213717050 |
ISBN10 | 2213717052 |
Prix prévisionnel | 24,00 € |
Nombre de pages | 560 |
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Ma grand-mère habitait à Sarajevo, à cinq cents mètres de l’endroit où l’archiduc François-Ferdinand a été assassiné en juin 1914, événement considéré comme déclencheur de la Première Guerre mondiale.
A la fin de la Seconde, en mai 1945, on la retrouve à Berlin, au milieu des décombres, entourée de ses enfants.
Ces deux anecdotes sont le fondement d’une quête qui retrace presque deux siècles et demi d’une chronique à la fois familiale et historique.
Commencé en Autriche à la mort de Mozart, en 1791, tandis que la France où je verrai le jour est en pleine ébullition révolutionnaire, ce roman met tour à tour en scène six générations d’une famille. Balayant une Mitteleuropa en perpétuelle évolution, il tâche de rendre hommage à ceux dont l’histoire n’a pas retenu les noms, mais qu’elle a tout de même embarqués dans ses bouleversements. Et, en ces temps où la situation des migrants n’a jamais été aussi controversée, il a aussi pour volonté de remettre dans nos cœurs les péripéties modestes et singulières de nos origines.
T. B.
L’Île de Jacob de Dorothée Janin [extrait] [chronique]

Titre | L’Île de Jacob |
Auteure | Dorothée Janin |
Éditeur | Fayard |
Collection | Littérature française |
Date de parution | 19 août 2020 |
ISBN13 | 9782213713168 |
ISBN10 | 2213713162 |
Prix prévisionnel | 18,00 € |
Nombre de pages | 208 |
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Christmas Island, territoire australien, au large de Java.
Isolé depuis des centaines de millénaires, ce petit bout de jungle semble depuis peu subir en accéléré le destin de la planète toute entière, entre errances migratoires et crise écologique. Et c’est là qu’un garçon se trouve aux prises avec les vertiges et les éblouissements de l’adolescence, cette période où là aussi tout s’accélère.
Que pèsent alors les angoisses collectives lorsqu’on explore l’amour, le désir, l’amitié, et que l’on rencontre l’homme solaire et blessé qui fera basculer votre vie ?
Dans la chaleur tropicale suffocante, le jeune homme est initié à la puissance des sentiments.
Mais depuis John Donne on sait que nul homme n’est une île.
Si Christmas Island elle-même s’est fait rattraper par l’inexorable marche du monde, comment lui pourrait-il y échapper ?
Notre dernière sauvagerie d’Éloïse Lièvre [extrait] [chronique]

Titre | Notre dernière sauvagerie |
Auteure | Éloïse Lièvre |
Éditeur | Fayard |
Collection | Littérature française |
Date de parution | 19 août 2020 |
ISBN13 | 9782213716985 |
ISBN10 | 2213716986 |
Prix prévisionnel | 19,00 € |
Nombre de pages | 320 |
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Pendant trois ans, j’ai pris en photo les gens qui lisent dans le métro, parce que j’avais besoin d’un projet et d’un geste fort dans ma vie pour affronter une situation personnelle banale mais difficile, ma séparation d’avec le père de mes enfants, et une situation collective de violence sociale.
Ce texte est le récit de cette « aventure », à la fois petite sociologie impromptue de la lecture en milieux urbains et souterrains, histoire intime d’une femme qui (re)découvre la liberté et, au confluent des deux, réflexion sur la place du livre dans nos vies, hymne à cet objet magique dont j’ai voulu montrer le caractère politique.
Nostalgie d’un autre monde d’Ottessa Moshfegh [extrait]

Titre | Nostalgie d’un autre monde |
Titre original | Homesick for Another World |
Auteure | Ottessa Moshfegh |
Traducteur | Clément Baude |
Éditeur | Fayard |
Collection | Littérature étrangère |
Date de parution | 19 août 2020 |
ISBN13 | 9782213706238 |
ISBN10 | 2213706239 |
Prix prévisionnel | 21,50 € |
Nombre de pages | 324 |
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Les héros des nouvelles subversives et implacables rassemblées dans Nostalgie d’un autre monde ont tous un point commun : ils ont pris un mauvais virage. Certains sont séparés ou divorcés, d’autres sont au chômage, endettés, en conflit avec leur famille. Instables, pétris de défauts et d’incertitudes, ils expérimentent le désir, l’obsession, la solitude, l’amour et l’échec, tout en aspirant à se reconnecter au monde qui les entoure. Dans « Élévation », Ottessa Moshfegh brosse le portrait d’une jeune professeure aux habitudes révoltantes. « M. Wu » est un vieux voyeur esseulé qui prend son courage à deux mains pour aborder la femme nichée au creux de tous ses fantasmes. « Un monde meilleur » découvre une petite fille convaincue qu’elle vient d’un autre monde et doit tuer quelqu’un pour pouvoir y retourner – or se présente un jour la victime parfaite…
Le Bonheur, sa dent douce à la mort de Barbara Cassin [extrait]

Titre | Le Bonheur, sa dent douce à la mort |
Auteure | Barbara Cassin |
Éditeur | Fayard |
Collection | Littérature française |
Date de parution | 26 août 2020 |
ISBN13 | 9782213713090 |
ISBN10 | 221371309X |
Prix prévisionnel | 20,00 € |
Nombre de pages | 200 |
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Les imprévus de l’existence, souvent des choses très banales, un mot d’enfant, une histoire que ma mère m’a racontée pour voir mes yeux quand elle me peignait, les mots d’accueil d’un homme, une phrase, toujours une phrase : voilà que cela cristallise et génère un bout de savoir d’un autre ordre, quelque chose comme un concept, une idée philosophique. Comment procède-t-on parfois, de manière imprévue et précise, comme autoritaire, de la vie à la pensée ?
Un souvenir m’a suffi pour comprendre ce que je voulais capter. Passant à côté de Samuel, mon fils tout petit qui s’accrochait au radiateur pour tenir debout devant le mur en miroirs, je lui dis : « Toi, tu pues, tu as fait dans ta culotte. » Il me répond distinctement : « Non, maman. » Puis il se tourne face aux miroirs et dit : « Menteur ! » Qu’est ce qui s’invente là de la vérité, qui fait qu’elle ne sera plus unique ni majuscule ? La Vérité avec un grand V ? Très peu pour moi. Comment l’exiger ou même la désirer ?
De l’anecdote à l’idée. Voilà ce que j’essaie de cerner dans cette autobiographie philosophique. Elle s’est faite en parlant à mon autre fils, Victor.
Je me souviens, je ne me souviens pas. Il y a tant de charme, mais aussi tant de ruse dans ce dont on choisit de se souvenir. Ces phrases sont comme des noms propres, elles titrent les souvenirs. Quand j’en parle, quand je parle, je comprends pourquoi et comment elles m’ont fait vivre-et-penser. Si dures soient-elles parfois, elles donnent accès à la tonalité du bonheur.
Les Désirs comme désordre de Pierre Adrian ⋅ François Bégaudeau ⋅ Aurélien Bellanger ⋅ Laurent Binet ⋅ Caroline De Mulder ⋅ Yannick Haenel ⋅ Sarah Haidar ⋅ Kaoutar Harchi ⋅ Camille Laurens ⋅ Maria Pourchet ⋅ Blandine Rinkel ⋅ Philippe Vasset ⋅ Emmanuel Villin [extrait]

Titre | Les Désirs comme désordre |
Auteurs | Pierre Adrian ⋅ François Bégaudeau ⋅ Aurélien Bellanger ⋅ Laurent Binet ⋅ Caroline De Mulder ⋅ Yannick Haenel ⋅ Sarah Haidar ⋅ Kaoutar Harchi ⋅ Camille Laurens ⋅ Maria Pourchet ⋅ Blandine Rinkel ⋅ Philippe Vasset ⋅ Emmanuel Villin |
Éditeur | Pauvert |
Collection | Littérature française |
Date de parution | 16 septembre 2020 |
ISBN13 | 9782720215674 |
ISBN10 | 2720215678 |
Prix prévisionnel | 19,00 € |
Nombre de pages | 250 |
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Treize écrivains parlent du désir. Après le moment « Me too », dans une société post-Weinstein, post-Polanski, post-Matzneff, comment penser cet élan, tumultueux et vital, ce qu’il engendre ou bien entraîne ? Dans notre monde fracturé où tout est à la fois plus chaotique et plus conditionné, comment comprendre ses désordres ? Et qui mieux que des romanciers pour en saisir les enjeux politiques ou intimes, en explorer les ambivalences, les tensions, la beauté ?