La rentrée automnale 2022 des éditions Grasset réunit treize ouvrages d’expressions française et anglaise. On y découvre un premier roman, celui de Maria Larrea.
Une rentrée française
La rentrée dite française des éditions Grasset concerne onze ouvrages de genres et univers dissemblables ayant néanmoins pour point commun de s’intéresser aux mouvements intérieurs de tout·e un·e chacun·e.
Ainsi Hugo Boris, Virginie Despentes et Claudie Hunzinger relatent des rencontres fracassantes et mènent leurs personnages principaux à reconsidérer leur passé ainsi que nouer des connexions fortes avec les êtres qui leur font face.
Maria Larrea et Léonora Miano réécrivent, par la voie romanesque, des trajectoires de vie qui les touchent intimement et traitent, également, des ramifications de l’exil sur la psyché d’un être.
Oriane Jeancourt Galignani, Laurence Nobécourt et Joachim Schnerf interrogent les relations familiales à travers des récits de vie marqués par la tragédie, à travers aussi des personnages cherchant à « transmettre ».
Pauline Dreyfus, Simon Liberati et Yann Moix s’inspirent de faits réels pour composer la destinée de leurs protagonistes, des êtres aspirant à embrasser une certaine vérité.
Débarquer de

Titre | Débarquer |
Auteur | Hugo Boris |
Éditeur | Grasset |
Collection | Littérature française |
ISBN13 | 9782246828334 |
ISBN10 | 2246828333 |
Date de parution | 17 août 2022 |
Prix prévisionnel | 19,00 € |
Nombre de pages | 200 |
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Andrew, vétéran américain du 6 juin 1944, trouve la force de revenir en Normandie à la fin de ses jours pour revoir la terre qui l’a si profondément marqué. Une guide des plages du débarquement doit l’accueillir, Magali, âgée d’une trentaine d’années.
Dans sa profession, accompagner un vétéran d’Omaha Beach, c’est le Saint-Graal. Mais ce matin, lorsqu’on lui annonce l’arrivée d’Andrew, Magali se sent dépassée. Il y a neuf mois, son mari a disparu et depuis l’enquête piétine, personne ne sait s’il est mort ou vivant. Seule avec ses deux enfants, elle est morte d’inquiétude. La visite de ce vieil Américain, alors qu’elle musèle sa douleur avec des médicaments depuis des semaines, c’est trop.
Les vétérans se déplacent toujours en famille, souvent accompagnés d’une association, toujours accueillis comme des demi-dieux, presque des stars du rock. Pourtant à la gare de Bayeux, Andrew est seul. Magali n’en revient pas. Ce vieillard qui peine à marcher a fait le voyage depuis le Connecticut sans l’aide de personne. Qui est-il ? Que cache cette détermination solitaire ?
Construit comme un singulier jeu de miroir, sur une journée associant rythme implacable et temps suspendu de la vie intérieure, Débarquer est un roman de désapprentissage. Magali et Andrew ont déjà parcouru un rude chemin de vie, et les voilà confrontés à un passé qui ne passe pas. Comme les échos d’une guerre destructrice marquent à jamais les territoires et les êtres, Hugo Boris livre un roman fort et magnétique, une traversée vers l’aube qui ne se laisse pas oublier.
Cher connard de

Titre | Cher connard |
Auteure | Virginie Despentes |
Éditeur | Grasset |
Collection | Littérature française |
ISBN13 | 9782246826514 |
ISBN10 | 2246826519 |
Date de parution | 17 août 2022 |
Prix prévisionnel | 20,00 € |
Nombre de pages | 300 |
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C’est une suite de lettres entre amis qui se sauvent la vie. Dans ce roman épistolaire, Virginie Despentes revient sur le thème qui unit tous ses livres – comment l’amitié peut naître entre personnes qui n’ont à priori rien à faire ensemble.
Rebecca a dépassé la cinquantaine, elle est actrice, elle est toujours aussi séduisante. Oscar a quarante-trois ans, il est un auteur un peu connu, il écoute du rap en essayant d’écrire un nouveau livre. Ils sont des transfuges de classe que la bourgeoisie n’épate guère. Ils ont l’un comme l’autre grandi et vieilli dans la culture de l’artiste défoncé tourmenté et sont experts en polytoxicomanie, mais pressentent qu’il faudrait changer leurs habitudes. Zoé n’a pas trente ans, elle est féministe, elle ne veut ni oublier ni pardonner, elle ne veut pas se protéger, elle ne veut pas aller bien. Elle est accro aux réseaux sociaux – ça lui prend tout son temps.
Ces trois-là ne sont pas fiables. Ils ont de grandes gueules et sont vulnérables, jusqu’à ce que l’amitié leur tombe dessus et les oblige à baisser les armes.
Il est question de violence des rapports humains, de postures idéologiques auxquelles on s’accroche quand elles échouent depuis longtemps à saisir la réalité, de la rapidité et de l’irréversibilité du changement. Roman de rage et de consolation, de colère et d’acceptation, Cher connard présente une galerie de portraits d’êtres humains condamnés à bricoler comme ils peuvent avec leurs angoisses, leurs névroses, leurs addictions aux conflits de tous ordres, l’héritage de la guerre, leurs complexes, leurs hontes, leurs peurs intimes et finalement – ce moment où l’amitié est plus forte que la faiblesse humaine.
Le Président se tait de

Titre | Le Président se tait |
Auteure | Pauline Dreyfus |
Éditeur | Grasset |
Collection | Littérature française |
ISBN13 | 9782246825784 |
ISBN10 | 2246825784 |
Date de parution | 17 août 2022 |
Prix prévisionnel | 20,50 € |
Nombre de pages | 252 |
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L’« affaire des diamants » ! Qui ne se souvient de ce scandale politique qui a agité la Cinquième République de Giscard d’Estaing, et a marqué pour celui-ci le début de sa fin ? Sans qu’il y soit jamais nommé autrement que « le Président », il est l’objet de toute la stupéfaction, de toutes les spéculations, de toutes les interrogations dans ce roman satirique et brillant. Tout Paris bruit dans le silence. Accusé par la presse d’avoir accepté des diamants de la part d’un dictateur africain, le Président se réfugie dans un silence offensé. Il va se taire pendant quarante-neuf jours.
Et pendant ces quarante-neuf jours a lieu la ronde des personnages que Pauline Dreyfus convoque en maîtresse de cérémonie impitoyable et moqueuse : une immigrée portugaise, un night-clubber, un dissident russe, une journaliste espérant la gloire, un chef du protocole de l’Élysée atterré, un châtelain ruiné, un chômeur pilier de bar, une militante féministe, un inspecteur des Renseignements généraux, sont à leur façon bousculés en ce singulier automne politique. Le pouvoir se désincarne, les forces de la dérision s’agitent. C’est peut-être là, pour la première fois, qu’on les a vu apparaître sous la Cinquième République. Les diamants sont un de ces prétextes comme savent en trouver les dieux pour bousculer les destins.
Le jour où le Président se décide à s’expliquer, tous les protagonistes de cette histoire sont devant leur poste de télévision. Depuis le temps qu’ils attendaient des explications ! Les auront-ils ? Tout le talent de Pauline Dreyfus pour les comédies sociales, qui ne sont pas sans tragique, éclate dans ce roman.
Les gens de Bilbao naissent où ils veulent de

Titre | Les gens de Bilbao naissent où ils veulent |
Auteure | Maria Larrea |
Éditeur | Grasset |
Collection | Littérature française |
ISBN13 | 9782246831969 |
ISBN10 | 2246831962 |
Date de parution | 17 août 2022 |
Prix prévisionnel | 20,00 € |
Nombre de pages | 224 |
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L’histoire commence en Espagne, par deux naissances et deux abandons. En juin 1943, une prostituée obèse de Bilbao donne vie à un garçon qu’elle confie aux jésuites. Un peu plus tard, en Galice, une femme accouche d’une fille et la laisse aux sœurs d’un couvent. Elle revient la chercher dix ans après. L’enfant est belle comme le diable, jamais elle ne l’aimera.
Le garçon, c’est Julian. La fille, Victoria. Ce sont le père et la mère de Maria, notre narratrice.
Dans la première partie du roman, celle-ci déroule en parallèle l’enfance de ses parents et la sienne. Dans un montage serré champ contre champ, elle fait défiler les scènes et les années : Victoria et ses dix frères et sœurs, l’équipe de foot du malheur ; Julian fuyant l’orphelinat pour s’embarquer en mer. Puis leur rencontre, leur amour et leur départ vers la France. La Galicienne y sera femme de ménage, le fils de pute, gardien du théâtre de la Michodière. Maria grandit là, parmi les acteurs, les décors, les armes à feu de son père, basque et révolutionnaire, buveur souvent violent, les silences de sa mère et les moqueries de ses amies. Mais la fille d’immigrés coude son destin. Elle devient réalisatrice, tombe amoureuse, fonde un foyer, s’extirpe de ses origines. Jusqu’à ce que le sort l’y ramène brutalement. À vingt-sept ans, une tarologue prétend qu’elle ne serait pas la fille de ses parents. Pour trouver la vérité, il lui faudra retourner à Bilbao, la ville où elle est née. C’est la seconde partie du livre, où se révèle le versant secret de la vie des protagonistes au fil de l’enquête de la narratrice.
Stupéfiant de talent, d’énergie et de force, Les gens de Bilbao naissent où ils veulent nous happe dès le premier mot. Avec sa plume enlevée, toujours tendue, pleine d’images et d’esprit, Maria Larrea reconstitue le puzzle de sa mémoire familiale et nous emporte dans le récit de sa vie, plus romanesque que la fiction. Une histoire d’orphelins, de mensonges et de filiation trompeuse. De corrida, d’amour et de quête de soi. Et la naissance d’une écrivaine.
Performance de

Titre | Performance |
Auteur | Simon Liberati |
Éditeur | Grasset |
Collection | Littérature française |
ISBN13 | 9782246822677 |
ISBN10 | 224682267X |
Date de parution | 17 août 2022 |
Prix prévisionnel | 20,00 € |
Nombre de pages | 252 |
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Victime d’un AVC, un romancier de 71 ans est en panne, tétanisé, incapable d’écrire une ligne. La commande d’une mini-série sur les Rolling Stones par des producteurs en vue est un miracle inespéré. Il accepte sans hésiter, lui qui méprise les biopics, le milieu du cinéma et les inusables clichés sur les années pop. Voilà l’apprenti scénariste lancé dans un projet sur la première époque des Stones, entre l’arrestation de Keith Richards et Mick Jagger pour usage de stupéfiants, en 1967, et la mort stupéfiante de Brian Jones, en 1969. Intitulée Satanic Majesties, la série montrera comment des voyous, compilateurs de musique négro-américaine, devinrent en l’espace de deux ans les stars androgynes que l’on sait.
Apaisé, le septuagénaire peut poursuivre la passion scandaleuse qu’il partage avec Esther, sa ravissante belle-fille de 23 ans. Mais tous deux le savent, leur amour sera éphémère. Il ne durera que ce que durera chez elle la beauté du diable, tandis que ses forces à lui déclinent tout aussi diaboliquement. D’où la coloration sombre et émouvante de leur histoire ; d’où la souffrance que leur cause la moindre séparation.
L’écrivain de nouveau inspiré se prend au jeu de Satanic Majesties. Par la grâce d’Esther, il renoue avec une part d’innocence et fait ressurgir Marianne Faithfull, Anita Pallenberg ou Brian Jones de l’abîme du temps. Et si l’innocence de l’homme s’enfuit avec les années, l’exceptionnel brio de ce roman prouve si besoin était le souffle éblouissant de Simon Liberati. Parfois burlesque, souvent bouleversante, addictive, effrénée, la plus belle aventure d’un écrivain saisissant au vol les dernières bribes que la vie lui accorde.
Un chien à ma table de

Titre | Un chien à ma table |
Auteure | Claudie Hunzinger |
Éditeur | Grasset |
Collection | Littérature française |
ISBN13 | 9782246831624 |
ISBN10 | 2246831628 |
Date de parution | 24 août 2022 |
Prix prévisionnel | 20,90 € |
Nombre de pages | 288 |
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C’est un roman dont Yes, une jeune chienne, est le personnage principal. Un soir, celle-ci, traînant une sale histoire avec sa chaîne brisée, surgit à la porte d’un vieux couple, Sophie une romancière et Grieg son compagnon. À partir de là, le destin de Yes va tenir à lui seul la narration. D’où vient-elle, qu’a-t-elle vécu ? Est-on à sa poursuite ? La chienne se révélera la gardienne de ce qui caractérise l’humain. La gardienne du langage. Mais une gardienne menacée.
On pourrait aussi voir dans ce roman l’histoire d’un duo féminin/animal. Il raconte en effet la grande affection qui lie Sophie, la narratrice, et Yes, la jeune chienne échappée de chez un zoophile. Chacune s’augmentant de l’autre. Chacune veillant aussi sur l’autre. Jusqu’au drame.
Mais c’est également un roman d’amour entre deux êtres humains, interrogeant quelle sorte d’amour lie encore un vieux couple, Sophie qui aime les marches dans la forêt, et Grieg, déjà sorti du monde, dormant le jour et lisant la nuit, survivant grâce à la littérature. L’intrusion de Yes sera le révélateur de l’amour qui lie ce couple en passe de l’avoir oublié.
Cependant, on peut aussi penser que le thème du roman, c’est la vieillesse. Celle du monde, celle d’un couple, celle d’une femme. Oui. Mais surtout le contraire de la vieillesse. Dans ce roman, on n’accepte pas encore la défaite. Grâce à l’irruption de Yes, il est une ode à la vie.
On peut également penser qu’on se trouve dans un roman écoféministe dont l’enjeu est ce qui lie la nature menacée et le féminin révolté.
Quoi qu’il en soit, on baigne dans des temps troublés. Bizarres. Inquiétants. Où va-t-on ? L’humanité, que deviendra-t-elle ? Que deviendront les bibliothèques, les librairies, les livres ? Mais comme il s’agit d’un livre qui prône l’extravagance, où les poètes de ces temps de détresse se sont réfugiés dans les champignons, merveilles d’un futur imprévisible, ce roman baigne dans un climat d’amour de la poésie. Son véritable enjeu climatique, c’est la poésie.
Quand l’arbre tombe d’

Titre | Quand l’arbre tombe |
Auteure | Oriane Jeancourt Galignani |
Éditeur | Grasset |
Collection | Le Courage |
ISBN13 | 9782246832119 |
ISBN10 | 224683211X |
Date de parution | 24 août 2022 |
Prix prévisionnel | 18,00 € |
Nombre de pages | 200 |
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Une maison du Val de Loire. Un grand parc. Les arbres y tombent. Le maître de maison, un vieil homme, s’inquiète et écrit à sa fille. Elle vient aussitôt le rejoindre, sans oser se formuler que cet appel au secours sera peut-être le dernier. Ce père a été si puissant, si actif, si authentiquement admirable ! Et maintenant, en retraite, déparé de tous ses attributs sociaux, Paul va tenter de parler à Zélie, comme Zélie va tenter de parler à Paul. Demeure entre eux ce sentiment difficile à élucider, l’amour d’un père et d’une fille. Un face à face pudique, candide, parfois douloureux, se développe. De jour en jour, la faiblesse de Paul se révèle. De jour en jour, Zélie supporte avec peine de le voir faillir.
Dans le parc qui s’effondre, le vieil homme et la jeune femme tentent de se dire ce qu’ils n’ont jamais osé se dire, retournant ensemble sous les frondaisons où, quinze ans plus tôt, ils n’ont pas pu empêcher leur fils et frère de mourir. Arrive un troisième personnage, Luc, qui bouleverse leurs retrouvailles. Il va mener Paul et Zélie à se confronter à leur histoire tragique.
Qu’est-ce que l’amour d’une fille pour un père ? Qu’est-ce qu’un secret de famille enfoui ? Qu’est-ce qu’un homme une fois que sa vie touche à sa fin, est dépouillée du pouvoir, de l’aura sociale et de tout compte moral ? Une vie qui exprime son sens dans une ultime métamorphose ? Un roman d’une beauté simple et tragique, qui révèle toute la maturité littéraire d’Oriane Jeancourt Galignani. Une histoire universelle.
Opéra des oiseaux de

Titre | Opéra des oiseaux |
Auteure | Laurence Nobécourt |
Éditeur | Grasset |
Collection | Littérature française |
ISBN13 | 9782246858744 |
ISBN10 | 2246858747 |
Date de parution | 24 août 2022 |
Prix prévisionnel | 24,00 € |
Nombre de pages | 512 |
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À New York, Laïal tente de se détacher des siens. Au Portugal, Perla apprend à mourir, et sa fille Wanda à devenir mère. À Venise, le Cardinal Luigi de Condotti parle aux abeilles. Le jeune Kola, en Afrique, découvre ce qu’il en est de l’amour qui unit Mado, sa mère, à Youli. Dans l’hôpital de Sakhalin en Russie où un Indien se prend pour le patron de la CIA, Jozef ne fera peut-être jamais le deuil de sa femme… Voici quelques-unes des voix qui peuplent ce roman hors du commun : elles communiquent furtivement par élans charnels, émotionnels ou spirituels. Est-ce par hasard que toutes partagent la lecture des livres de Yazuki, cet écrivain japonais qui cherche son point final et dont tout le monde quête l’opus mythique, Opéra des oiseaux ?
Ainsi se déploie le grand roman de Laurence Nobécourt, tel une partition, de pays en cultures différentes, de langages en paysages inattendus, parfois ressemblants. Les destins s’entrelacent, à l’insu souvent des protagonistes : chacun poursuivant l’équilibre de sa vie, et déséquilibrant peut-être celle d’une autre. Chaque personnage est comme un passage vers un monde, une famille, une psyché ou un trouble. Parfois c’est un enfant, parfois une femme très âgée, parfois un homme dont la voix semble changer, traverser le temps et l’amour.
Entrer dans ce livre magnifique, en 365 jours vastes comme le monde et le temps, c’est accepter de ne plus maîtriser tout à fait le cours des choses, et de s’abandonner à l’énergie déconcertante de la littérature.
Le Cabaret des mémoires de

Titre | Le Cabaret des mémoires |
Auteur | Joachim Schnerf |
Éditeur | Grasset |
Collection | Littérature française |
ISBN13 | 9782246828921 |
ISBN10 | 2246828929 |
Date de parution | 24 août 2022 |
Prix prévisionnel | 16,00 € |
Nombre de pages | 140 |
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Demain matin, Samuel ira chercher sa femme et leur premier né à la maternité. Alors, en cette dernière nuit de solitude, à l’aube d’une vie qui ne sera plus jamais la même, Samuel veille. Partagé entre exaltation et angoisse, il se souvient du passé, songe à l’avenir, tente d’endosser son nouveau rôle de père.
Cette nuit est hantée par de nombreuses histoires. Celle de ses aînés, et d’abord celle de sa grand-tante, la fabuleuse Rosa, installée après la Seconde Guerre mondiale au Texas où elle a monté un cabaret extraordinaire. Celles que Samuel se racontait enfant, lorsqu’avec ses cousins il se déguisait en cow-boy et jouait à chercher sa grand-tante dans le désert d’une Amérique fantasmée, face à des ennemis imaginaires. Celles que Rosa, désormais ultime survivante d’Auschwitz, raconte chaque soir sur les planches. Toutes ces histoires, Samuel les partagera avec son fils, l’enfant de la quatrième génération qui naît alors que Rosa fait ses adieux à la scène.
Il n’y aura bientôt plus aucun témoin pour transmettre, mais il restera le récit, la fiction, capables de dévoiler ce qu’on croyait disparu, d’évoquer l’indicible, d’empêcher les falsificateurs de dénaturer le passé. Au Cabaret des mémoires, il s’agit de ne pas oublier, jamais. Et pour Samuel, de comprendre que l’enfant qu’il a été doit passer le relais à celui qu’il s’apprête à accueillir. Roman intimiste, conte moderne, Le Cabaret des mémoires entrelace les fils de la transmission au cours d’une bouleversante nuit initiatique à la puissance universelle.
Stardust de

Titre | Stardust |
Auteure | Léonora Miano |
Éditeur | Grasset |
Collection | Littérature française |
ISBN13 | 9782246831839 |
ISBN10 | 2246831830 |
Date de parution | 31 août 2022 |
Prix prévisionnel | 18,50 € |
Nombre de pages | 220 |
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« Stardust est le premier roman que j’aie composé dans l’intention de le faire publier. Écrit il y a plus de vingt ans, il relate un moment marquant de ma vie, cette période au cours de laquelle je fus accueillie dans un centre de réinsertion et d’hébergement d’urgence du 19e arrondissement de Paris. J’étais alors une jeune mère de 23 ans, sans domicile ni titre de séjour. Mon souhait était surtout de me pencher sur ma vie à l’intérieur de ce foyer, de me libérer des histoires, des visages qui, plusieurs années après, continuaient de me hanter.
De Stardust, il est impossible de parler comme de mes autres romans. Il s’en distingue par son caractère autobiographique mais aussi par son style.
Ce que l’on trouvera dans ce livre, au-delà des événements qu’il relate, ce sont les raisons pour lesquelles je vécus si longtemps en France où j’étais venue contre mon gré.
C’est en fréquentant la rudesse de ses marges que j’ai le plus intimement connu la France, sans qu’il lui soit possible d’en faire autant. À sa manière, Stardust évoque aussi l’impossible appartenance au groupe, le recours impératif à la création littéraire, artistique, pour tenter d’entrer en relation. »
L.M.
Paris de

Titre | Paris |
Auteur | Yann Moix |
Éditeur | Grasset |
Collection | Littérature française |
ISBN13 | 9782246823483 |
ISBN10 | 224682348X |
Date de parution | 31 août 2022 |
Prix prévisionnel | 20,50 € |
Nombre de pages | 256 |
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« La province fournit Paris en combustibles : je décidai donc de m’y brûler, et pas simplement les ailes. Je n’avais pas d’ailes de toute façon. Je n’avais rien, à part cent francs en poche et la chance, grâce à un gardien de nuit complaisant, de pouvoir dormir dans les travées de la bibliothèque du centre Beaubourg, parmi les livres. Du coup j’ai lu. À l’aube, je quittais les lieux, allant traîner mes drôles de guêtres dans les rues. Je n’avais aucune connaissance, pas vraiment d’amis, zéro petite amie. Je n’avais que moi, la solitude qui pesait sur moi, et ce ciel grand cendre au-dessus de ma tête. Je me nourrissais de grec-frites. J’ai fini par rencontrer des gens. Roger Knobelspiess, ex-lieutenant de Mesrine, m’a prêté un minuscule gourbi. J’ai vécu dans un squat. J’allais bien, je ne me plaignais jamais : j’étais heureux car je savais que vingt-cinq ans était un âge inventé pour cette misère marrante, cette mélancolie spéciale, cette errance pathétique. Je me regardais en train d’être ce que je voulais devenir, ou plutôt, je m’observais en train de devenir ce que je voulais être. Paris, c’était l’édition : j’allais donc tout donner pour faire mon trou, me faire un nom, devenir célèbre – ou finir dans le caniveau, sous la pluie battante, m’enrhumer, et mourir. J’ai surjoué tout ça, avec un zest de romantisme béat, assez content de ma condition, fier de n’être rien et de vouloir beaucoup. J’ai tapé à des portes. Des gens ont été méchants. J’ai insisté. D’autres ont été gentils.
Paris est une galerie de leurs portraits, mâtinée d’épisodes de galériens. J’ai beaucoup arpenté, beaucoup marché, beaucoup espéré, énormément souffert mais je dois dire que jamais je ne me suis ennuyé. Des instants de tragédie ? Il y en eut ; des scènes de comédie : plus encore. Vous allez me suivre ici en train de réussir et de rater, en train de séduire et d’échouer, en train de m’introduire dans cocktails et de m’y faire éjecter, en train de gagner un peu d’argent et d’en perdre beaucoup, en train de me faire quelques amis et de me fâcher avec eux, en train de rire souvent et de pleurer parfois. En train, surtout, d’oublier en moi le provincial, ce qui est toujours une erreur et mène droit au ridicule. Un Rastignac de plus parmi les pots d’échappements. Des débuts dans la vie ? Non : un commencement dans la carrière. Sauf que je n’ai jamais fait carrière dans quoi que ce soit. Voilà en tout cas, chers amis, comment tout a commencé. »
Y.M
Une rentrée étrangère
La rentrée dite étrangère des éditions Grasset concerne deux ouvrages réinventant la destinée d’êtres merveilleux, éprouvés par le contexte politique, social, économique dans lequel ils évoluent.
Ainsi Colm Tóibín, traduit par Anna Gibson, revisite la destinée de Thomas Mann, écrivain allemand né en 1875, décédé en 1955, dans un récit traitant à la fois de son engagement contre le nazisme et son œuvre littéraire.
Hanya Yanagihara, traduite par Marc Amfreville, dresse un portrait subtil des États-Unis en trois époques différentes, opposant de fait la destinée d’homonymes, imaginant surtout une autre Histoire que celle que ce pays a connue.
Le Magicien de

Titre | Le Magicien |
Titre original | The Magician |
Auteur | Colm Tóibín |
Traductrice | Anna Gibson |
Éditeur | Grasset |
Collection | En lettres d’ancre |
ISBN13 | 9782246828259 |
ISBN10 | 2246828252 |
Date de parution | 24 août 2022 |
Prix prévisionnel | 26,00 € |
Nombre de pages | 608 |
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Une existence hors du commun adossée à une histoire familiale extraordinaire, une œuvre littéraire majeure couronnée par le Prix Nobel, et la traversée de toutes les tragédies politiques de la première moitié du XXe siècle – voilà comment on pourrait résumer la vie de Thomas Mann en quelques mots. La prouesse du Magicien consiste à nous faire vivre de l’intérieur – comme seul le roman peut le faire – cette vie exceptionnelle.
Thomas Mann naît dans une famille de riches bourgeois hanséatiques dont il fera le portrait dans Les Buddenbrook, son premier roman qui fut aussi son premier succès. Mais le déclin de sa famille tout autant que sa quête d’un ailleurs le mène à Munich, où il épouse la riche et fascinante Katia Pringsheim. Avec et grâce à elle, il construit patiemment une œuvre protéiforme en même temps qu’un paravent de vie confortable qui le protège de ses démons : son attirance pour les hommes. Pour ses six enfants nés entre un voyage à Venise et un séjour dans un sanatorium – qui seront transposés dans La Mort à Venise et La Montagne magique – il restera à jamais ce magicien enfermé dans son bureau qu’il est interdit de déranger.
Colm Tóibín raconte avec le même bonheur la naissance de quelques chefs-d’œuvre de la littérature européenne que l’existence d’abord agitée, puis tragique, d’une grande famille, mais il excelle surtout dans l’évocation de la vie intérieure du romancier. Sa mue de grand bourgeois conservateur en intellectuel engagé face à la montée du nazisme, puis dans la douleur de l’exil, est dépeinte avec la même intensité que sa solitude et sa difficulté à être aimé. Heinrich, Klaus et Erika Mann, Christopher Isherwood, Bruno Walter, Alma Mahler et Franklin Delano Roosevelt peuplent la vie du grand écrivain et deviennent ici autant de personnages romanesques. Colm Tóibín entretisse tous ces fils littéraires, intimes, historiques et politiques dans une grande fresque qui se confond avec l’émouvant roman d’une vie : celle d’un génie littéraire et d’un homme seul qu’on appelait le magicien.
Vers le paradis de

Titre | Vers le paradis |
Titre original | To Paradise |
Auteure | Hanya Yanagihara |
Traducteur | Marc Amfreville |
Éditeur | Grasset |
Collection | En lettres d’ancre |
ISBN13 | 9782246829331 |
ISBN10 | 224682933X |
Date de parution | 7 septembre 2022 |
Prix prévisionnel | 29,00 € |
Nombre de pages | 816 |
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Voici une fiction hors du commun qui se déploie sur trois siècles, de 1893 à 2093. Dans chacun des trois livres qui composent le roman, l’auteure évoque une Amérique différente pour imaginer ce que son pays aurait pu être, ce qu’il a été, et ce qu’il pourrait devenir. Des points communs entre ces sociétés subsistent, bien entendu : certains personnages détiennent le pouvoir, d’autres le subissent, et tous doivent décider ce qu’ils sont prêts à sacrifier pour leur liberté ou au contraire leur sécurité.
L’Amérique de 1893 dépeinte par Yanagihara n’est pas celle des livres d’Histoire. Ici, une scission définitive au sein des États-Unis a donné naissance aux États Libres au nord et aux Colonies dans le sud. Dans ce nouvel état du nord, le mariage entre personnes du même sexe a été promu, mais pas l’émancipation des esclaves. C’est dans cette société que le jeune héritier David Bingham, propriétaire d’une luxueuse demeure sur Washington Square, doit trancher entre un mariage arrangé avec Charles ou une passion à l’avenir incertain avec Edward.
Un siècle plus tard, d’autres personnages homonymes et vivant dans les mêmes lieux doivent faire des choix eux aussi. Pour le descendant de l’ancienne famille royale de l’archipel d’Hawaï, la sécurité et le confort d’une vie conventionnelle dans les beaux quartiers de New York peuvent-ils faire oublier le rêve de son père, celui d’une identité hawaïenne pure et originelle ?
La ville de New York ne sera plus la même au siècle suivant, en 2093, divisée en secteurs, quadrillée et surveillée par un régime devenu autoritaire après toute une série de pandémies qui a frappé le pays. Un homme portant lui aussi le nom de David Bingham a participé en tant que scientifique à l’élaboration de cette société répressive, dans le but de protéger la population de la maladie et la mort, mais ses derniers efforts seront consacrés à permettre à sa petite-fille Charlie de choisir la liberté...
La romancière américaine Hanya Yanagihara, auteure du livre culte Une vie comme les autres, parvient à embarquer le lecteur dans un voyage dans le temps qui impressionne par son originalité et son audace. Réécrire le passé et imaginer le futur, questionner nos ambiguïtés et nos obsessions, Yanagihara fait tout cela sans jamais oublier qu’elle est avant tout une formidable conteuse. Des personnages immédiatement attachants qui incarnent les besoins contradictoires de sécurité et de liberté traversent le roman de la première à la dernière page, suscitant notre empathie, nous tenant en haleine.
Une pluralité d’histoires
Les éditions Grasset offrent ainsi en cette rentrée littéraire 2022 une pluralité d’histoires individuelles, formant une histoire collective de grande complexité.