Dans l’édition de cette semaine d’Endnotes, nous examinons l’ouvrage de Virginie Despentes Cher connard (FSG, sept.), un roman épistolaire sur la dépendance.
Voici comment le livre a été élaboré.
ANGE MITZI, Président et éditeur, FSG
« En lisant Cher connard « En français, j’ai immédiatement senti la quantité d’énergie qui avait été emmagasinée dans ses 300 pages. Le livre, si vous me permettez la comparaison technique, est comme une batterie complètement chargée, chaude au toucher dans vos mains. »
VIRGINIE DESPENTES, Auteur
«Cher connard est né d’un désir que j’avais d’écrire un essai sur les addictions. Mais en lisant La convalescence « Quand j’ai écrit « Le roman de Leslie Jamison », j’ai senti qu’elle avait déjà écrit le livre dont je rêvais, alors j’ai écrit un roman épistolaire : un échange entre deux personnages prisonniers de leurs réalités respectives. L’idée était que les lettres soient des ponts qui leur permettent de changer de perspective. »
FRANK WYNNE, Traducteur
« La traduction est toujours une question de voix. Il s’agit de tenter de capter la voix que l’on entend lorsque l’on lit l’original et de la recréer dans une autre langue. Les romans de Virginie sont constitués d’un chœur de voix qui varient énormément en termes d’âge, de statut social, d’éducation et d’orientation politique. Convoquer toutes ces voix, s’assurer qu’elles sonnent naturelles et convaincantes, tout en veillant à ce qu’elles chantent en harmonie, est le défi le plus grand, le plus difficile et le plus passionnant. »
IAN VAN WYE, Rédacteur associé, FSG
« L’un des principaux objectifs du processus éditorial était de concevoir une version du texte qui fonctionnerait aux États-Unis et au Canada. Il existe quelques petites différences stylistiques entre les éditions nord-américaine, britannique et irlandaise. Mon rôle consistait à signaler les mots ou les tournures de phrases occasionnels qui semblaient manifestement transatlantiques, de manière à distraire ou à déplacer l’esprit d’un lecteur nord-américain de la France vers un endroit de l’autre côté de la Manche. »
ALEX MERTO, Directeur artistique, FSG et Picador
« Pour la couverture finale, nous voulions quelque chose de grand, d’audacieux et de typographique, en harmonie avec la couverture de l’éditeur britannique tout en créant notre propre version unique. Le design que nous avons choisi représente l’échange de lettres, le principal mode de communication entre les personnages. »
Une version de cet article est parue dans le numéro du 08/05/2024 de Éditeurs hebdomadaires sous le titre :