Selon une enquête menée auprès de 13 574 membres de la Authors’ Licensing and Collecting Society au Royaume-Uni, seuls 7 % des auteurs conscients que leurs travaux ont été utilisés pour entraîner l’IA ont donné leur autorisation pour une telle utilisation. De plus, 77 % des auteurs ne savaient pas si leur travail avait été ainsi exploité. Les résultats, selon l’ALCS, ont clairement mis en évidence « la nécessité d’options de licence qui rémunèrent équitablement les auteurs pour l’utilisation de leur travail dans la formation de modèles d’IA ».
Les auteurs n’étaient pas nécessairement opposés à l’utilisation de leurs œuvres pour former des modèles d’IA, à condition qu’ils en aient donné l’autorisation (91 %), qu’ils reçoivent une rémunération équitable (96 %) et qu’ils soient dûment crédités (87 %), selon l’enquête. Environ 81 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles accueilleraient favorablement un accord de licence collective pour l’utilisation, 72 % d’entre elles exprimant une préférence pour le maintien des droits de non-participation.
Barbara Hayes, PDG de l’ALCS, a déclaré que « les résultats de notre enquête confirment une grande partie de ce que nous croyions déjà sur l’attitude des écrivains face au manque de rémunération et de choix. Mais ce qui est également devenu clair, c’est que les écrivains sont souvent dans le flou quant à ce qui arrive à leur et ils ne savent pas ce qu’ils en pensent. Ils se posent beaucoup de questions : comment savoir ce qui a été utilisé, comment fonctionnera la rémunération ? Quel impact l’IA aura-t-elle sur la carrière des auteurs ? Elle a ajouté : « Nous pensons que les licences offrent la meilleure solution pour garantir que les auteurs soient reconnus et équitablement rémunérés pour l’utilisation de leur travail dans les systèmes d’IA, si c’est ce qu’ils choisissent de faire. »
Tom Chatfield, président de l’ALCS, a noté que « derrière ces statistiques se cache un déséquilibre fondamental dans la manière dont le travail créatif est valorisé et respecté à l’ère de l’algorithme. Alors que les entreprises technologiques se précipitent pour former des systèmes toujours plus grands sur de vastes bibliothèques de contenu créé par l’homme, leurs créateurs ne sont ni consultés ni rémunérés. Pourtant, ce qui est frappant dans l’enquête ALCS, ce ne sont pas seulement les préoccupations des auteurs : c’est aussi leur volonté de s’engager dans des solutions. Il a ajouté : « Les écrivains ne sont pas contre le progrès technologique. Ils s’opposent à l’exploitation, aux confusions et aux erreurs de catégories qu’engendre le manque de transparence.»
Une version de cette histoire a déjà été publiée LivreBrunch.