Dans la nuit du mardi 8 au mercredi 9 septembre 2020, le camp Moria, situé à Lesbos en Grèce, connaît un incendie dévastateur laissant près de treize mille réfugiés (dont près de quatre mille enfants) sans toit, sans ressources, sans espoir[1]. Vingt-cinq jours, déjà, depuis ce désastre, mais les différents gouvernements européens tardent à proposer une vraie solution de « survie » à ces personnes « [nées du] mauvais côté »[2] ; autant de lunes couchées qui mettent en exergue l’absolue nécessité de réfléchir à ce que les politiques et journalistes appellent communément « la question migratoire ». D’une terrible actualité et d’une résonance sans pareille, Les Lumières d’Oujda, roman paru en cette rentrée littéraire 2020 aux éditions Calmann-Lévy, offre un regard lucide sur la « tragédie qui … Continuer la lecture de « Les Lumières d’Oujda de Marc Alexandre Oho Bambe, l’extrême actualité de l’exil meurtrier »
Prix Éthiophile
Le prix Éthiophile est un prix littéraire franco-ivoirien créé en 2015 sous l’impulsion de l’association Éthiophile, composée d’universitaires, critiques littéraires et écrivain·es sous la présidence de Papa Samba Diop, avec le soutien du ministère de la Culture et de la Francophonie de Côte d’Ivoire. Il est décerné chaque année à une œuvre de littérature composée en français par un·e auteur·e originaire d’Afrique, de la Caraïbe et/ou de l’Océan indien.
La ou le récipiendaire du prix Éthiophile est généralement annoncé·e au mois de septembre et reçoit une dotation de 1 000 euros.
L’Ombre animale de Makenzy Orcel, ou la violence d’« ici »
Dans l’œuvre première de sa trilogie explorant la destinée de femmes mortes, des femmes livrant leur testament émotionnel à qui veut l’entendre, Makenzy Orcel nous invite à découvrir les ténèbres et possibles lumières d’Haïti : L’Ombre animale s’inscrit en effet en ce pays où « la situation empire dans les rues, les gens crient famine, dans le nord comme dans le sud, réclament le départ immédiat du président de la République ». Il convoque de sorte les réflexions crues d’une âme n’ayant jamais eu l’opportunité d’énoncer les mouvements de son être afin d’exposer, par son récit, l’existence d’une terre-soleil impraticable. Son œuvre se révèle ainsi d’une rare violence et d’une sublime irrévérence, et fait montre d’une poésie épousant le réalisme merveilleux cher à la … Continuer la lecture de « L’Ombre animale de Makenzy Orcel, ou la violence d’« ici » »